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Le Royaume de Pradvael
17 septembre 2009

Dwyai s'inquiète pour Leurs Majestés

Août 995.

 

Dwyai, fils d'Elad, était de bonne humeur. Bientôt, il n'aurait plus besoin de prier seul dans sa chambre, mais pourrait se rendre à la messe sur l'île. Son père lui avait toujours dit qu'un royaume sans église, c'était le mauvais œil sur tous. Il se signa à cette pensée. Dans son Pays de Galles, les vikings avaient tout rasé, et Dwyai commençait à croire que c'était parce qu'ils avaient trop tardé à construire des églises. Même leurs monastères avaient été pillés.

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Mais c'était un mal pour un bien, pensa-t-il. S'il n'avait pas quitté son pays à la suite des guerres incessantes, il n'aurait jamais rencontré le Roi qui l'avait accueilli à bord du Lion des Mers quand son propre bateau avait sombré. Et s'il n'aurait alors sauvé la vie de se Roi, qu'on surnommait le Prince des Mers mais qui ne savait pas nager, lorsqu'il était tombé par-dessus bord alors que le navire s'était fait accoster par des Normands, il ne serait pas maintenant capitaine de la garde.

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C'était un poste à grande responsabilité : la protection du royaume et de la couronne. Mais il avait ses avantages. Dwyai se dit que son père serait extrêmement fier s'il le voyait manger à la table d'un roi. Certes, son royaume était tout petit et presque tout le monde se connaissait, mais c'était tout de même un roi !

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Le grand hall du château de Pradvael était rempli des présents que les monarques européens qui avaient décidé de reconnaître son roi avaient envoyé pour son sacre. Et la Reine elle-même ! Elle ne venait pas d'une famille noble, et pourtant, qui aurait pu douter en la voyant qu'elle était pleine de noblesse ? Elle avait parfaitement su s'adapter à son nouveau rôle dès lors qu'elle avait appris que le Pape avait fait sacrer son mari. La Reine Alix était très pieuse et Dwyai avait espoir qu'elle influence le Roi pour convertir les habitants de cette île.

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A chaque fois qu'il osait la regarder, il était frappé par sa beauté que même son fragile état de santé n'arrivait pas à faire disparaître. Des centaines de chevaliers iraient à la mort si cette femme l'ordonnait. Dwyai lui-même donnerait sa vie pour elle. Sa Reine qui lui parlait si librement, comme s'il était son égal !

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C'était pour la Reine Alix que Dwyai faisait autant de zèle. Son Roi lui avait fait confiance pour la garder et la protéger pendant son absence. Mais maintenant qu'il était rentré, c'étaient les assaillants Normands, Anglais ou Espagnols qu'il fallait surveiller. Chaque soir, Dwyai faisait une ronde dans la cour du château. Il était seul pour garder toute cette forteresse. Il savait que le royaume était bâti sur sa réputation, la protection de seigneurs et la bénédiction du Pape, mais l'ennemi ne devait pas apprendre qu'il ne possédait quasiment aucune défense. N'importe qui pouvait envahir leur royaume en quelques heures s'il le souhaitait.

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Le donjon avait été construit du temps du père du Roi Richard. Il était massif et solide, songea Dwyai. Il se demanda combien de temps ils pourraient résister à l'intérieur, derrière ses lourdes portes, si l'ennemi venait à attaquer.

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Du haut des remparts, Dwyai pouvait voir aussi loin que le port au nord et l'île de Kervignag au Sud. L'est était caché par la colline aux mille sapins et le Comte d'Uzel qui vivait de l'autre côté devait surveiller les navires venant du continent. Les Bretons étaient bien entendu les bienvenus, et Dwyai doutait que le Duc Geoffroi songe à les envahir, occupé qu'il était à contenir les ambitions de ce Roi Hugues Capet sur la Bretagne.

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Alors qu'il surveillait les passages de navires au loin dans l'océan, Dwyai songea qu'ils n'avaient rien à craindre du jeune Duc d'Aquitaine. Guillaume était un pacifique et un bon chrétien. Il ne les envahirait pas. L'air frais de cette nuit d'été rafraichissait son armure dans laquelle il avait si chaud. Bercé par le bruit du vent dans les sapins et le hululement d'une chouette, Dwyai se mit alors à rêver.

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Et si finalement leur royaume était destiné à survivre ? Quand Richard lui avait annoncé son désir de se faire sacrer roi, Dwyai avait pensé que l'aventure ne durerait qu'un temps. Et pourtant, il était bel et bien roi depuis un mois, et l'île était toujours aussi calme.

 

Si la Reine Alix arrivait à concevoir des enfants, alors ils seraient sauvés. Il savait le Roi assez fin tacticien pour nouer de bonnes alliances grâce aux mariages de ses enfants. Et qui disait alliance disait protection. Dwyai pourrait se coucher serein. Il faisait confiance à son Roi pour les protéger et rendre leur pays prospère. Il partit pourtant prier dans la nouvelle église avant d'aller dormir quelques heures. Il pria pour la Reine. « Puisse-t-elle être la mère de nombreux enfants qui nous sauverons tous ! » dit il en se signant.

< Landina subit la volonté du Roi

Dub Lemna affronte une tempête de plus >

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Commentaires
K
Très chouette suite ! Les rivalités se dévoilent !!!
Le Royaume de Pradvael
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