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Le Royaume de Pradvael
29 novembre 2009

Dub Lemna obtient une confession

Octobre 997.

1

« Mon Père ? Est-ce que vous écoutiez au moins ce que j'étais en train de dire ? »

« Je vous demande mon pardon, Dub Lemna. J'étais perdu dans mes pensées. »

« Je connais ce genre de regard. Arrêtez de me mentir, vous avez rencontré quelqu'un. Racontez-moi tout ! » demanda Dub Lemna, avide de nouveaux commérages.

« Mais, je ... »

« Allons, je suis sûre que même les prêtres doivent se confesser. Je ne dirais rien à personne, c'est promis. »

2

« Et bien ... j'étais en train de m'entretenir avec le Roi au sujet de la conversion des paysans. »

Dub Lemna adorait quand le Père Giovanni mentionnait ses entrevues avec le Roi Richard. Elle avait alors l'impression d'être une dame de la Cour et de partager d'importants secrets. Après tout, elle fréquentait le Père Giovanni pour ces cours de latin et le Père Giovanni fréquentait le Roi. Elle fréquentait donc le Roi indirectement. Peut-être même que Giovanni parlait d'elle à Richard.

3

« ... et j'ai rencontré cette femme. Je ne l'avais jamais vue avant. Elle m'a avoué être païenne mais elle veut se convertir. Vous l'auriez vue ! La plus belle créature que Dieu a créé. Elle m'a même donné son nom : Madelgarde. »

4

« Il me tarde de la voir davantage en préparation de son baptême. Je vous avoue même que je pense  en faire ma femme. Et vous, Dub Lemna. Qu'en est-il de ce bébé ? »

« Vous changez bien rapidement la conversation, mon père ! Mais ce bébé ne me pose pas trop de difficulté. Affiath s'est un peu calmé depuis que je suis enceinte. Il a au moins compris que le bébé avait besoin de calme. »

5

« Vous lui avez parlé de nos leçons de latin, n'est-ce pas ? »

« Il n'est pas là pendant la journée. »

« Mais vous lui avez dit, n'est-ce pas ? »

« Ce qu'il ne connaît pas ne peut pas lui faire de mal. »

6

« Dub Lemna » soupira le prêtre en se levant. « Vous devez toujours être honnête avec votre mari. Il ne veut que votre bien, j'en suis sûr. Vous auriez dû l'informer de nos leçons. »

« Mais il n'aurait jamais accepté ! »

7

« Je suis sûr qu'à force de prières, le Seigneur aurait intercédé en votre faveur et apaisé son esprit. Vous ne faites pas assez confiance à Dieu. »

« Dieu permet que mon mari me frappe. »

« Votre mari fait ce qu'il juge bon. Nous avons déjà eu cette discussion, Dub Lemna. Et si vous me dites qu'il a cessé ces derniers temps, c'est que vos prières n'étaient pas vaines. Vous voyez bien que le Seigneur vous écoute. »

8

« Vous êtes un éternel optimiste, mon père. »

« Quand je vous vois prête à donner la vie, comment pourrais-je penser autrement ? Vous allez être mère, Dub Lemna, le plus beau cadeau qu'une femme puisse offrir dans ce monde. Et je suis sûr qu'avec la naissance de ce bébé, tout va changer entre vous et Affiath. »

« Mais parlons plutôt de vous. Quand allez-vous revoir cette Madelgarde ? »

9

« Si elle m'avait seulement remarqué ! »

« Vous avez bien discuté ensemble, c'est un début, non ? »

« Cette fois-ci, Dub Lemna, c'est vous qui êtes une éternelle optimiste. »

10

« Je ne vois pas pourquoi je ne le serais pas ! Si vous preniez une femme, je pourrais enfin avoir un peu de compagnie. Vous êtes la seule personne à qui je puisse parler. Je suis sûre que cette Madelgarde vous appréciera, avec le temps. Je prierai pour vous, mon père. Après tout, ne venez-vous pas de dire que le Seigneur intercède en notre faveur ? »

« Mais je ... revenons au latin, voulez-vous ? »

 

Dub Lemna aimait beaucoup ces leçons de latin. Elle ne travaillait pas beaucoup, mais c'était surtout l'occasion de discuter avec l'homme qui savait tout ce qui se passait sur l'île. Quand le Père Giovanni lui parlait de ce qui se passait chez tel ou tel seigneur, elle avait un peu l'impression d'être là avec lui. Elle avait l'impression de communiquer avec le monde et de sortir de son isolement. Et ce moment, elle le garderait jalousement, loin de l'ombre d'Affiath. S'il lui enlevait ces leçons, elle était certaine qu'elle finirait par en mourir.

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