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Le Royaume de Pradvael
11 avril 2010

Alan dissimule la vérité

Février 1005.

1

Alan était quelqu'un d'optimiste. Et il avait de grandes raisons de l'être puisque depuis qu'il était baptisé, le Père Giovanni lui avait dit que Dieu veillait sur lui. Mais ce dont il doutait réellement, c'était que Dieu veille sur ses récoltes.

2

L'hiver était particulièrement rude cette année et les récoltes s'annonçaient mauvaises. Ils risquaient de perdre tout ce qu'ils avaient semé et la survie de la plupart des habitants de l'île dépendait de leur travail. Mais il ne voulait pas inquiéter sa femme dont la santé était plus fragile depuis l'incendie.

3

« Alan, t'es encore sorti te geler les pieds ! » le gronda Landina lorsqu'il les rejoignit pour le souper. « Comment vont les champs ? »

« Tout va bien, les plants devraient résister au froid. »

4

« Est-ce qu'on va mourir si y a plus à manger ? » demanda la petite Lantsida.

Alan était fier de sa fille. Elle était plus maligne que la plupart des enfants de paysans. Parfois, il aurait souhaité qu'elle soit un garçon pour prendre la relève de sa ferme après lui. Et quand elle le regardait avec ces yeux là, il avait du mal à mentir.

5

« Mais non, ma chérie. N'oublie pas que Dieu veille sur nous. Y peut rien nous arriver. On peut même voir le clocher de l'église depuis les champs. »

« Mais si Dieu … si Dieu il nous oublie ? »

6

« Dieu sait qu'il a pas intérêt à oublier un petit ange tel que toi. Tu es la plus belle et la plus intelligente des filles de cette île. »

« Plus belle que la princesse Liutgarde ? »

« Plus belle que la princesse. Mais ne lui dit pas. » chuchota-t-il en lui faisant un clin d'œil. « C'est un secret que seul toi et moi partageons. »

7

« Et maman ? »

« Maman connaît le secret, bien sûr ! C'est elle qui t'a donné toute cette beauté. »

Il aimait voir Landina sourire. Elle avait si peu d'occasions d'être heureuse ces derniers temps, entre les soucis pour les récoltes et sa santé qui se dégradait.


Alan chérissait ces petits instants passés en famille, car il savait qu'ils ne dureraient pas éternellement.

< Pétronille s'allie avec l'Église

Madelgarde rassasie sa curiosité >


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