Dagena apporte des nouvelles aux exilés d'Uzel

Juin 1006.

« Alors, quelles nouvelles avez-vous reçues du Roi ? Car je suppose que c'est pour ça que vous êtes venue me voir. »

« Vous serez tout d'abord ravie d'apprendre que le prince et les princesses se portent à merveille. »

« Vous occuper de tout ce monde ainsi que de vos deux filles pendant que votre mari gère les affaires du royaume ! La vie ne doit certainement pas être de tout repos. »

Dagena afficha un large sourire. Elle savait l'honneur que le Roi leur avait fait offrant à son mari d'être le régent du prince Richard. Heureusement, toute l'administration royale s'était déplacée à Kervignag, mais son mari était tellement pris par sa nouvelle charge qu'ils semblaient déjà perdre cette complicité retrouvée. A moins que la naissance d'une deuxième fille ne l'ait résigné à n'avoir jamais plus d'héritier.

Mais elle savait que Pétronille était à nouveau recluse à Uzel depuis que le Roi y avait banni son mari. La pauvre ne souhaitait qu'une chose, pouvoir sortir à nouveau de sa prison dorée. Et Dagena s'était promise de faire tout son possible pour que son amie retrouve les bonnes grâces du Roi.

« Nous venons de recevoir une missive du Roi. Il est à la Cour de l'Empereur Henri, à Pavie, où se trouve également le Pape Jean XVIII qui lui a accordé une audience. Il semble réfléchir très sérieusement à un mariage impérial. Pour tout vous dire, ce n'est plus qu'une affaire de jours maintenant. »

« Mais … si le Roi épouse la fille d'un empereur, quel cas fera-t-il de moi, pauvre petite paysanne mariée à un comte ? » sanglota la Comtesse.

« Allons, allons, Pétronille. Une telle réaction est disproportionnée. Et indigne de votre position. »

Pétronille se leva brusquement, essuyant ses larmes avec le revers de sa manche.

« Vous avez raison, Dagena. Je ferais tout pour mériter à nouveau les bonnes grâces de notre Roi et celles de sa future Reine. »

« Je préfère entendre cela. Et croyez bien que je ferais tout pour que votre mari et vous réintégriez la Cour. Après tout, nos enfants sont amenés à se marier et nos deux familles à s'unir. »

« Merci, merci, merci, Dagena ! » dit Pétronille en lui sautant au cou.

« Là, ne vous inquiétez pas. Nous sommes amies, n'est-ce pas ? Je ne fais pas plus que ce que ferait n'importe quelle amie. Ce monde est assez dur pour nous autres les femmes, Pétronille, si nous ne nous soutenons pas, personne ne le fera pour nous. »

« Maintenant, allons donc voir comment avance la construction de cette abbaye dont vous m'avez tant parlé... Nous n'avons toujours pas trouvé de parti convenable pour Helvisa, et si votre abbaye est terminée à temps, elle pourrait tout à fait y devenir religieuse... »

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Comments

[Lorraine54]

Epouser un inconnu ou... finir en religieuse, quel triste sort !