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Le Royaume de Pradvael
24 octobre 2010

Mahaut assiste à un mariage royal

Mai 1013.

A

« C'est long ! J'en ai assez d'attendre ! »

« Helvisa, tenez-vous tranquille, voulez-vous ? Le temps ne passera pas plus vite si vous vous faites remarquer. » dit la duchesse. « Deifrida, occupez-vous de votre sœur. Nous ne voulons pas d'esclandre aujourd'hui. »

C'était là tout l'enjeu de cette matinée, songea Mahaut qui était assise à côté d'elles. Tout ce que l'île comptait de nobles et de chevaliers se trouvait dans la cathédrale Saint-Gildas. Le roi épousait aujourd'hui la sœur du comte Baudoin IV de Flandre et tout le monde devait participer à son bonheur.

B

« Helvisa, si vous êtes sage, je vous promets de vous laisser essayer mes robes cet après-midi. »

« Je m'en fiche de vos robes, j'en ai de plus belles que maman m'a faites. Je n'ai pas besoin des vôtres. Tout ce que je veux, c'est sortir et aller jouer dans les prés. »

« Seulement votre devoir, comme le mien, est de vous trouver ici ce matin et de faire bonne figure. Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'honneur d'assister à un mariage royal. C'est tellement romantique ! Ce sera peut-être la seule occasion de votre vie d'assister à ce genre d'événements, alors ouvrez bien vos yeux. »

C

« De toute façon, on raconte que la nouvelle reine est la femme la plus laide qu'on ait jamais vu en Europe. Pas étonnant que personne n'ait voulu l'épouser. »

Mahaut avait entendu dire que la nouvelle reine avait plus de trente ans, mais elle ne connaissait pas la raison pour laquelle elle n'avait jamais été mariée jusqu'alors.

« Comment avez-vous appris une chose pareille ? » demanda-t-elle à la petite fille.

« Je l'ai entendu de la bouche de votre père, Dame Mahaut. Il est venu apporter la nouvelle à notre père. »

D

« Oh, Mahaut, je suis désolée ! Ma sœur ne sait pas ce qu'elle raconte. » s'écria Deifrida. « Helvisa, vous devriez savoir que ce n'est pas bien de parler au nom d'autres personnes, ni d'écouter en secret les discussions qu'entretien notre père. »

A voir le sourire satisfait d'Helvisa, Mahaut ne doutait pas de la véracité de ses propos. Son père, après tout, avait toujours une dent contre la famille royale et elle l'imaginait tout à fait venir colporter d'affreuses nouvelles au sujet d'un de ses nouveaux membres.

E

Les portes de la cathédrale s'ouvrirent et celle qui allait devenir reine de Pradvael rentra au son des trompettes. Tout le monde eu le souffle coupé en la voyant. C'était une femme d'âge mur au sourire disgracieux et au nez tout à fait disproportionné. Seuls ses cheveux blonds pouvaient jouer en sa faveur, ainsi que la prestance naturelle d'une fille du comte de Flandre.

F

« Vous voyez, je vous l'avais bien dit. » chuchota Helvisa à sa sœur. « Elle est laide comme un pou. »

« Helvisa, maintenant, ça suffit ! Vous allez attirer des problèmes à notre père ! Est-ce bien là ce que vous voulez ? »

G

« Non, mais il n'empêche que j'avais raison. »

Mahaut n'écoutait même plus la discussion des deux sœurs. Elle se demandait ce que les gens penseraient lors de son mariage avec le fils de l'évêque. Certes, tout le monde la connaissait à Pradvael, mais ne la trouveraient-ils pas disgracieuse dans sa robe de mariée ? Ne penseraient-ils pas qu'elle était trop grosse dans ses beaux atours ? Être une femme demandait déjà beaucoup de travail, mais c'était sans compter le regard que les gens leur portaient constamment pour les juger ou les rabaisser.

J

En entendant les réactions de ses amies, elle songea que la Princesse Agnès avait de la chance, elle qui était destinée à une vie de religieuse. Jamais elle n'aurait à affronter ce genre de situations.

< Dame Mahaut et Dame Deifrida rient de leur forfait

Ermentrude n'est pas convaincue >

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Commentaires
M
espérons qu'elle sera plus sympas avec les enfants royaux
Le Royaume de Pradvael
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