Giovanni et le Roi jouent aux devinettes
Avril 1002.
« Giovanni ! » s'écria le Roi en rentrant chez le prêtre comme s'il eut s'agit de sa propre maison.
« Majesté » répondit sobrement le prêtre en s'inclinant.
Giovanni était fatigué de toutes ces personnes qui venaient nuit et jour le solliciter pour un baptême, un mariage ou un enterrement. Mais lorsqu'il s'agissait du Roi, il était toujours extrêmement attentif. C'était l'homme qui pourrait le faire ordonner évêque.
« J'ai entendu dire que le nombre de nos sujets se faisant baptiser allait croissant. Je suppose que vous y êtes pour quelque chose. » dit il avec un grand sourire.
« Je le confesse. Il y a toujours ceux qui persistent dans le paganisme et ce cercle de fées qui ne me facilite pas la tâche, mais nous y arrivons, petit à petit. »
« Je suppose donc que vous êtes habitué des baptêmes. »
« On ne s'habitue pas à de telles choses, Sire. »
« Donc vous ne seriez pas contre le fait de baptiser une personne supplémentaire ? »
« Bien sûr que non, mais … Majesté ! Voulez-vous me dire que vous n'êtes pas baptisé ? »
« Ce n'est pas pour moi. N'avez-vous donc pas entendu sonner les trompettes au château ce matin ? »
« Vous receviez un hôte de marque ? »
« C'est une façon de voir les choses... »
Le Roi semblait s'amuser avec lui et Giovanni ne voyait pas où il voulait en venir.
« Et c'est cet hôte de marque que vous voulez que je baptise. »
« Exactement ! Décidément, on ne peut rien vous cacher ! »
« Mis à part le nom de cette personne. » répondit le prêtre. « Je vous en prie, Sire, vous vous jouez de ma patience. »
« J'aimerais que vous baptisiez Son Altesse Royale La Princesse Ermentrude, qui vient de naître ce matin. »
« Majesté, félicitations ! Comment se porte la Reine ? Je ne pensais pas que la délivrance arriverait si tôt. »
« Elle non plus, mais il faut croire que la Reine et la Duchesse s'étaient trompées dans leurs calculs. Alix est fatiguée, et déçue de ne m'avoir donné un fils. Je vous avouerai que je suis un peu déçu moi-même. »
« Je prierai le Seigneur pour qu'il donne à Vos Majestés un héritier pour le royaume. »
« Faites sonner les cloches de Saint-Gildas, le baptême aura lieu aujourd'hui. » trancha le Roi. « Le Duc de Kervignag et la Comtesse d'Uzel sont arrivés au château dans la nuit. »
« Bien, Majesté. »
Giovanni ne pouvait s'empêcher de songer à son propre fils, Piero, qui était né l'année dernière. Bien sûr, c'était pêcher d'orgueil que de pouvoir envisager un quelconque mariage avec une altesse royale. L'île était certes petite et il y avait peu d'enfants nobles à avoir le même âge que la Princesse, mais il n'était qu'un pauvre prêtre.
« J'oubliais, Sire. A qui Son Altesse a-t-elle été promise ? »
« Au futur Marquis de Kervignag. Pourquoi ? »
« Simple curiosité. » répondit le prêtre. « Simple curiosité. »
< Creada évite un sort funeste
Donada admire la Comtesse d'Uzel >
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