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Le Royaume de Pradvael
2 avril 2010

Pétronille s'allie avec l'Église

Janvier 1005.

1

« Ah, mon Père, vous voilà enfin arrivé ! »

« Je suis désolé, Ma Dame, mais mon cheval peinait à avancer avec toute cette neige. »

« Oh, je ne voulais pas sous-entendre que vous étiez en retard. » ajouta la Comtesse en rougissant. « Mais j'ai une grande nouvelle à vous annoncer. Je ne pouvais attendre plus longtemps ! »

2

Le Père Giovanni prit une profonde inspiration, prêt à écouter ce que Pétronille aurait à lui dire. Elle était sûre que sa nouvelle ferait son petit effet.

« Mon mari a décidé de faire bâtir une abbaye sur nos terres. Il est d'ailleurs là-bas en ce moment pour superviser le début des constructions. »

« Vraiment ? »

« Vous avez l'air déçu. »

« Non, c'est juste que ... »

3

« Vous vous doutez bien qu'il a envoyé un message au Saint Père avant d'entreprendre de tels travaux et il n'a pas manqué de louer vos efforts et votre travail constant pour convertir les païens à travers tout le royaume. »

« N'allez surtout pas croire que je sois intéressé, Ma Dame, mais ... »

« Vous pensez tout simplement que le Saint Siège doit adresser un message fort aux païens. Après tout, de nombreux évêchés sont créés à l'est. Nous ne devrions pas être oubliés. »

4

« Alors permettez-moi de vous féliciter, vous et votre époux, pour cette merveilleuse initiative ! N'oubliez pas que notre Seigneur voit tout et un tel geste ne passera pas inaperçu à ses yeux. »

Pétronille était ravie de voir que le Père Giovanni et elle s'entendaient sur ce point. Elle décida de pousser sa chance et ajouta :

« J'ai également une requête à vous adresser. »

« Je suis votre serviteur. » dit le prêtre en s'inclinant.

5

« Vous savez que mon fils, le Vicomte d'Uzel, est promis à Dame Deifrida. Mais mon mari ne souhaite pas s'occuper du futur mariage de ma fille, Dame Mahaut. Je crois pouvoir dire qu'il me laisse l'entière responsabilité de sa future alliance. C'est la raison pour laquelle je souhaiterai connaître votre avis quant à son futur mariage avec votre fils, Piero. »

Pétronille était anxieuse à l'idée d'un refus du prêtre. Il n'y avait pas beaucoup d'autres options pour sa fille et elle ne voulait pas qu'elle soit la première nonne de leur abbaye.

6

« Ma Dame, c'est avec honneur que j'accepte une telle alliance. Vous faites grand honneur à ma famille. »

« Mon mari souhaite vivre une vie sainte et quel mariage plus saint pourrait faire Mahaut qu'avec le fils d'un homme d'église ? Je vais l'envoyer chercher. »

Quelques instants plus tard, elle revint avec sa fille pour la présenter au prêtre.

7

« Bonjour mon Père. » dit la petite en faisant une révérence.

« Bonjour ma fille. Il sera bientôt venu le temps où nous pourrons nous appeler ainsi pour d'autres raisons. »

« Que voulez-vous dire ? » demanda Mahaut.

« Nous venons de convenir avec le Père Giovanni que vous seriez promise à son fils, Piero. » répondit Pétronille.

8

« Et je suis ravi de vous accueillir dans ma famille. »

Mahaut ne semblait pas particulièrement convaincue de la réaction qu'elle devait avoir. Pétronille commençait à paniquer. Sa fille était tellement coupée du monde qu'elle n'avait pas l'habitude de paraître en société. Ou peut-être était-elle déçue de ne pas être promise à un noble. Mais elle ne pouvait pas se permettre de froisser le Père Giovanni par son attitude.

9

« Mais, votre fils, c'est encore un bébé, non ? »

« Il grandira, soyez, en sûre. » répondit le prêtre, amusé. « Et vous aussi, Ma Dame. »

« Je … je crois qu'il serait bon que vous montiez vous reposer, Mahaut. Vous avez l'air fatiguée. »

« Merci, maman, mais ... »

« Montez dans votre chambre ! »

10

« Je vous prie de l'excuser. » ajouta-t-elle une fois Mahaut partie. « Elle est encore jeune et je ne suis pas sûre qu'elle comprenne vraiment toutes ces histoires de mariage. »

« Ce n'est rien. Nous nous occuperons des engagements quand ils seront plus grands et plus aptes à comprendre ces choses. »

« Ne voulez-vous pas vous en occuper maintenant ? »

« Votre mari n'est pas rentré, il me semble. Et ne vous inquiétez pas, votre seule parole me suffit. » dit il en lui baisant la main. « Ma Dame. »

< Liutgarde découvre son destin

Alan dissimule la vérité >

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Commentaires
P
Oh, et bienvenue à vous deux ! <br /> <br /> Stern, en fait, je suis passionné de Moyen Âge et je me suis renseigné sur les mariages. A cette époque, les filles étaient souvent mariées aux alentours de 12 ans. Moi, je suis gentil, j'attends au moins que mes simettes aient 16 ans pour les marier. Pour les prénoms, je m'aide de ce site ( http://www.s-gabriel.org/names/ ) qui est une vraie mine d'or pour les noms de toutes époques et de tous pays.<br /> <br /> Quant au mariage, généralement (et je l'ai appris récemment), les filles étaient mariées à des hommes d'un niveau social inférieur. Une princesse épousait un comte, etc... Et pour le cas de Mahaut, comme son père s'en fiche éperdument, il n'a pas prévu d'alliance avantageuse pour elle. Mais il aurait dû car il aurait pu accroître son prestige.
P
Merci ! Ravi que ça te plaise !
Y
je viens de tout lire et WAOU! c'est super bien ecrit et très captivant, félicitation^^
S
C'est une histoire fascinante que tu écris Pradvael, j'avais déjà lu un bout du début mais ça a été difficile de rattraper mon retard! <br /> Etait-ce vraiment une bonne idée de marier Mahaut si tôt? Un mariage plus prometteur aurait été plus flatteur pour elle et sa famille.<br /> D'ailleurs, d'où tires-tu tous ces prénoms ? Ce sont de vrais prénoms médiévaux?
P
En fait, c'est un bambin, mais il n'ont en effet pas le même âge !
Le Royaume de Pradvael
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